Aujourd’hui, parlons d’un char (oui encore) mais pas n’importe lequel, puisqu’il est impressionnant non par son blindage, mais par sa taille et ses caractéristiques. En effet, il ne mesure qu’un mètre cinquante-huit de haut. Son nom ? AMX Engin Léger de Combat bis.
La largeur (x 2,24 mètres) et la longueur (x 4,97 mètres) de ce char développé en 1955 ne sont pas le fruit du hasard. Voilà pourquoi :
Il faut savoir qu’en 1955 l’armée Française se reconstruit, la défaite de 1940 a soulevé des défauts, et les stratégies employées par les Alliées et l’Axe, comme l’utilisation massive des blindés et les parachutages de plusieurs milliers d’hommes ou encore la Blitzkrieg,
pose les bases d’une armée moderne.
Mais ici ce sont surtout les parachutages qui nous intéressent puisque l’AMX ELC bis, fut conçu pour être aéro-transportable. Cela veut dire qu’il doit être assez léger pour être embarqué dans un avion rapidement, sans avoir à être démonté ni remonté. Je vous laisse imaginer l’avantage d’avoir des chars transportables presque partout.
De plus, seul deux membres d’équipage sont nécessaires pour le manœuvrer; un chef de char / opérateur radio / tireur / chargeur, et un conducteur. Du jamais vu. Habituellement les équipage des chars sont composé de 4 ou 5 personnes. Quelques rares chars furent composés de 3 membres d’équipages, comme le Batignolles-Châtillon 25 tonnes ou l’AMX 105.
Mais ce qui peut sembler être une prouesse technique est en fait un handicap pour l’efficacité du char, puisque le chef de char ne peut viser recharger et utiliser la radio en même temps. A tous les niveaux avoir un équipage où chacun a un seul rôle est supérieur à un équipage où chacun a plusieurs rôles.
Mais pourquoi seulement deux membres d’équipage? Tout simplement pour réduire la taille du char au maximum (rappelez-vous que le char doit être le plus léger possible pour pouvoir être aéro-transportable).
Voila un premier défaut, mais ce n’est pas le seul. Le deuxième est lié à son armement. Comme vous l’avez peu être remarqué, l’ELC bis n’a pas de mitrailleuse, pour deux raisons : l’énorme manque de place pour installer un autre élément et surtout ses munitions. De plus installer une mitrailleuse nécessiterait un troisième membre d’équipage (le conducteur ne peut pas quitter son poste pour utiliser une mitrailleuse et le chef de char à déjà trois rôles).
L’absence de mitrailleuse réduit à zéro les capacités de l’engin face à de l’infanterie. Avec son canon de 90 mm pour seul armement l’AMX ELC bis ne peut engager facilement que des cibles immobiles. Les cibles mouvantes seraient beaucoup plus dures à toucher, en raison des systèmes de visée à bord de l’engin, trop inefficaces à l’époque (bien qu’il soient moins rudimentaires que pendant la 2nde Guerre Mondiale).
De plus le blindage de ce char est inexistant ( https://tanks.gg/tank/amx-elc-bis/model ). N’importe quelle obus de plus de 20mm aurait détruit ce char.
Tous ces défauts mettent le projet en péril. Un prototype fut tout de même construit. Un autre véhicule fut adopté pour prendre sa place : Le Panhard AML.
Celui-ci n’est pas doté de chenilles, mais lui aussi est doté d’un canon de 90mm et possède deux mitrailleuses.
Malgré tout la caisse de l’AMX ELC bis fut gardée pour développer d’autres blindés.
Effectivement, L’ELC EVEN bitube 30mm et L’ELC EVEN canon sans recul, ainsi que d’autres chars furent développés à partir de la caisse de l’AMX ELC bis. Plusieurs fois, des prototypes furent construits, mais aucun ne fut produit en masse ni adopté par l’armée française.
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